Les nouvelles technologies: que du bonheur!
Dans deux ou trois siècles, quand ils étudieront notre époque, les historiens souligneront la révolution que nous avons connue. En matière de communication et de télécommunications, le vingtième siècle a ouvert un autre monde. Ce monde nouveau fut celui de la communication planétaire et de l’interconnexion permanente, celui de l’information généralisée comme système de partage et de stockage: le big data. Mais comment les hommes de cette époque ont-ils vécu cette mutation?
Vers une histoire du bonheur!
Chaque jour amène son lot de nouveautés. Certaines paraissent futiles, ludiques et d’autres veulent améliorer la qualité du quotidien. Comment aller à l’encontre d’un tel progrès. Vive les nouvelles technologies! Quels parents dont le fils ou la fille vit éloigné-e ne se réjouissent pas de lui parler par Skype? Qui ne se félicite pas des progrès de la médecine préventive et curative?
Personne n’aimerait raisonnablement vivre aujourd’hui à une époque où la maladie emporte plus facilement les hommes, où l’on peut rester des semaines et des mois sans nouvelles de ses proches.
Le bonheur, sur le plan matériel, accroît les possibilités de l’homme et notre époque est celle où nos possibilités n’ont jamais été aussi grandes.
Un bonheur imparfait
Mais les nouvelles technologies génèrent aussi de nouveaux maux ou en augmentent les effets. Dans un monde où l’écran colle à nos vies, la rencontre avec l’autre crée de fausses intimités. Facebook et ses nombreux amis font oublier à certains que la véritable relation humaine est faite de rencontres réelles qui se construisent avec le temps. La solitude s’étend. Il suffit de regarder les statistiques. L’interconnexion généralisée conduit de plus en plus d’individus à manger seuls, à dormir seuls. La dépression devient le triste quotidien d’hommes et de femmes. Et parfois, le suicide comme conclusion d’une vie qui ne peut plus se porter.
Dans la vie professionnelle, les nouvelles technologies ouvrent la voie à un nouvel esclavage: la disponibilité permanente. On rentre chez soi et on reste connecté au monde du travail. On part en vacances avec son ordinateur. On ne sait jamais! Pauvre vie
dont le seul axe est le travail. Car, si dans mon travail, je suis remplaçable (maladie, départ à la retraite…), dans mes vacances, je suis irremplaçable. On peut travailler à ma place. On ne pourra jamais prendre mes vacances pour moi. Le vrai ressourcement se trouve là!
Une technologie à la mesure de l’homme
Technophile ou technophobe? Les deux positions, dans leur extrémité, montrent leur limite. Car elles oublient l’élément essentiel: l’humain. Ce qui m’importe, c’est l’usage que j’en fais. Ce que je veux, c’est une technologie qui me sert et non pas une technologie que je sers. Alors oui à la technologie. Mais je ne sacrifie pas pour elle ma vie de couple, mes vacances, mes loisirs.
Dans ma vie professionnelle, j’ai rencontré des collègues qui souffraient du temps que le traitement des emails leur prenait. Mais ces collègues construisaient eux-mêmes leur propre souffrance en répondant aux emails dans les minutes qui suivaient leur réception. Pour ma part, sauf urgence, j’ai toujours laissé une journée entre la réception de mon courriel et sa réponse. Voilà une stratégie qui m’a évité un stress bien inutile.
Et vous, quelle est votre stratégie? En avez-vous besoin d’une? Comme on ne peut pas faire le bonheur de l’autre à sa place, je n’oserais vous dire ce que vous devez faire. La seule intention de mon article est de vous renvoyer à vous-même! Vous êtes vraiment le mieux placé pour savoir quel genre de vie vous devez vous donner dans un monde où technologie et bonheur se rencontrent inévitablement.
Le seul conseil que je me permets de vous donner: «Prenez soin de vous et soyez un bon compagnon de vous-même, condition indispensable pour vous ouvrir aux autres et les aimer.»
Jean-Eudes Arnoux, Consultant en philosophie
www.philoconsultant.ch