Et si c’était l’inverse?

L’année débute, avec son cortège de résolutions. A la fois prendre un nouveau départ, remettre de l’ordre dans certains comportements qu’on juge contreproductifs ou peu flatteurs. Armés d’une énergie débordante, on regarde vers l’avant, on s’acharne à faire différent. Mais quand la bonne vieille habitude nous rattrape, quelle culpabilité!

Alors qu’il suffit parfois de regarder autrement. Plutôt que vouloir radicalement changer, plutôt que regarder dans un seul sens, vers l’avant, juste considérer les deux directions du cheminet se laisser le droit de se balader d’un côté, puis de l’autre.

Une formatrice qui m’est chère m’a appris une question utile en toute circonstance: «Et si c’était l’inverse?». – Cette année, c’est décidé, je bouge! – Et si, au contraire, c’était de calme dont j’avais besoin? – Cette année, faut que je maîtrise mieux mon emploi du temps. – Et si, au contraire, j’acceptais de m’ouvrir à l’inconnu?

Une question valable aussi en formation. – Marre des participants pas contents! – Et si c’était moi qui manquais de plaisir dans ce que je fais? – Quelle charge de travail, ça me décourage! – Et en même temps quelle excitation ça me procure!

Parce que dans ces polarités, l’un n’empêche pas forcément l’autre. Parce qu’au final voir le verre à moitié plein ou à moitié vide, c’est voir une même réalité sous différents angles. Parce qu’on gagne à trouver un équilibre en s’aventurant sur la voie du milieu. Oh, pas celle du compromis tiède, mais bien celle du choix juste et harmonieux. Avez-vous noté le petit mouvement intérieur de ravissement quand on parvient à voir l’autre point de vue? Ce déclic qui dit: je peux faire ça… et aussi l’inverse. Comme si la conscience d’avoir le choix donnait plus d’espace, plus de chances de faire autrement.

Je vous souhaite une année dense, à 180°, une belle année pleine d’inversion!

Isabelle Inzerilli, Rédactrice en chef d’Agora
isabelle.inzerilli@arfor.ch