Les délais, toujours les délais!

En tant que directeur de cours, je dois m’assurer que mes chargés de cours soient disponibles aux dates fixées et que les supports soient livrés en temps voulu. Or c’est la course, toujours la course, et c’est stressant pour rien. Ceci est mon opinion et, je suppose, celle de beaucoup de mes pairs. Si tel n’est pas le cas, qu’ils me jettent la première pierre…

Dans le cadre de la formation professionnelle continue ou supérieure, j’apprécie employer des miliciens. Des techniciens de qualité qui ont à cœur de transmettre leur savoir faire professionnel. Ils ont, comme je le répète à saouler mon auditoire, les deux mains dans le cambouis toute la journée (même les comptables). Ainsi, pas de soucis d’actualisation de la matière: le professionnel qui ne travaille pas avec la dernière mise à jour de son métier va rapidement avoir un souci avec ses clients.

Par contre, c’est l’actualisation des supports, du matériel de cours qui pose des problèmes.

Le comptable en fiduciaire qui court après les mandats, après ses clients (pour qu’ils livrent les documents pour établir la comptabilité – des délais non respectés bien entendu) va reléguer, très logiquement, le calendrier en troisième priorité que ce fichu directeur de cours lui a envoyé.

Et là, vous avez le directeur de cours, votre serviteur, qui peste, qui râle, qui harcèle pour recevoir ces confirmations de dates pour pouvoir annoncer et confirmer l’existence du cours. C’est assez peu crédible d’annoncer une formation, et lorsque la question essentielle «ça a lieu quand?» tombe, devoir répondre «je ne sais pas encore, mais ça aura lieu»

Le professionnel de la production de boulons, qui vient en cours du soir transmettre sa technique à des mécaniciens, a d’autres chats à fouetter que de pondre un support sur «l’étude comparative appliquée des matériaux dans la production des boulons», même si c’est le thème de son cours. Il aime ce qu’il fait, il le fait bien, mais rédiger, compiler des documents, produire des schémas et mettre tout ça en page passe en priorité deux; d’abord, il faut se battre avec les fournisseurs qui n’ont toujours pas livré la matière première (fichus délais).

Et là, vous avez le directeur de cours, votre serviteur, qui peste, qui râle, qui harcèle pour recevoir ces fichiers pour pouvoir les imprimer et les mettre à disposition à temps. Comment voulez-vous faire de la qualité si vous recevez les documents dans la journée alors que le cours a lieu le soir même?

Je peste, je râle, je harcèle, mais je ne fais que ce que mon comptable et mon producteur de boulons font également avec leurs fournisseurs ou leur client. Et puis j’ai beau jeu, mais pour cet article…

Allez cesser de lire et retournez à la production de vos supports pour les livrer à temps.

Blaise Neyroud, Directeur de cours au Centre Patronal
bneyroud@centrepatronal.ch