Quelle est la bonne tenue pour un formateur?

Pourquoi as-tu mis une cravate ce matin? Cette question peut paraître anodine, mais posée voici 10 ans  par un formateur venu me superviser lors d’une formation, cette dernière a profondément changé ma vision  de la tenue idéale du formateur que j’avais jusque-là à l’esprit.

En effet pour moi, qui nouais un double Windsor autour du cou, tous les matins depuis l’âge de mes 16 ans, la question ne se posait même pas. Par respect pour les participants et peut-être poussé par mon ego, mon «bleu de travail» consistait en un costume sobre, une chemise et une cravate. Et c’est ainsi que je me sentais bien!

Mais mon superviseur me rappela une règle toute simple, le formateur ne peut pas s’habiller comme il l’entend mais doit s’habiller comme son public l’entend. Des fois, «le trop» est l’ennemi du bien, et on ne parle même pas du «pas assez». Ah, la tenue qui convient ne serait donc pas forcément la tenue qui nous convient!

Je suis convaincu que, si le costume impeccable, la cravate arrogante et sa pochette savamment désaccordée en imposent, cela peut aussi créer une distance avec les participants, ce qui n’est évidemment pas souhaitable. Bien entendu, son équivalent féminin constitué d’une jupe trois quart sombre, tailleur et chemisier répond à la même logique. En même temps, il n’est pas souhaitable de se fondre dans la masse en adoptant une sorte de tenue «baba néo-rétro en haut et jeans en bas» qui peine à mettre en valeur la formatrice ou le formateur que nous sommes.

Mais alors, quelle est LA bonne tenue pour nous qui représentons notre mandant, et qui en même temps, devons être proches des participants avec lesquels l’interaction est capitale? À question simple, réponse simple: la bonne tenue se situe 1 cran au-dessus du public-cible!

Donc, si un jour nous animons une formation pour un public travaillant dans le secteur de la santé ou du social, appréciant particulièrement la décontraction et que le soir même, nous sommes sollicités pour animer une conférence pour des cadres dans un grand hôtel, un changement de tenue s’impose.

L’habit universel n’existant pas encore, une partie certes courte, mais bien visible, de notre responsabilité est donc de passer un moment devant sa garde-robe en réfléchissant au public-cible du jour, mais toujours avec le petit plus qui fera la différence.

Martin Déglon, Président de l’Arfor
martin.deglon@arfor.ch