Réseauter, c’est récolter

L’art du réseautage efficace ou comment éveiller chez nos contacts le désir de nous aider avec plaisir à atteindre nos objectifs.

«Cher Monsieur, ayant trouvé un emploi dernièrement, je vous prie de m’enlever de votre liste pour les invitations à vos soirées de réseautage.» Logique. Il a trouvé un travail et n’a donc plus besoin de réseauter. Du moins, c’est ainsi qu’il le pense, comme beaucoup de personnes. Réseauter, c’est réussir grâce aux autres. D’accord, c’est vrai et c’est surtout une vérité très partielle.

Votre réussite de demain – et pas uniquement dans le cadre du réseautage – dépend de vos actions d’aujourd’hui. Personnellement, je prends le plus grand plaisir dans le réseautage quand je n’ai pas de besoin, quand je peux aider les autres, partager, donner, pleinement, sans attente.

On l’a déjà évoqué, communiquer aux autres de quelle manière ils peuvent vous aider, c’est essentiel et cela peut s’apprendre, même rapidement. Etre – et souvent devenir – la personne qui donne envie aux autres de l’aider est un processus qui prend du temps. C’est la phase de fertilisation du sol.

Dites plus souvent oui

A la question «Puis-je vous proposer un café?», on obtient comme réponse soit «Oui, merci, avec plaisir.» ou «Non, merci.» Certes, vous avez le droit de dire non et surtout le droit de ne pas avoir envie de boire un café. En revanche, souhaitez-vous vraiment empêcher la personne de vous faire plaisir? J’ose imaginer que non.
Donc, «Merci, c’est gentil, est-ce possible d’avoir juste un verre d’eau?» est une alternative qui tient compte de cela. Elle vous ouvre une porte à dire oui plus souvent – pour ne pas dire toujours – et surtout autrement. L’iceberg de la communication nous enseigne que 1/7 de la communication est factuel et 6/7 émotionnel. Or, la question du café concerne pour 1/7 cette boisson en particulier et reflète pour 6/7 la volonté de créer une atmosphère sympathique. Ce qu’un «non» ne favorise aucunement.

Dites plus souvent merci

Il y a merci et merci. Quand j’étais adolescent, j’ai déclenché une fois une dispute intergénérationnelle lors de la réception d’un cadeau. J’ai rayonné très ouvertement et me suis exclamé: «C’est super!». Pour entendre ma mère dire «On dit merci!». Sur quoi mon frère a pris ma défense en disant: «Ce n’est pas une obligation de prononcer un mot, il s’agit plutôt de témoigner sa reconnaissance…». Merci, mon frère. C’était il y a longtemps. A une période où beaucoup d’échanges étaient oraux. Et de visu. On pouvait rayonner et cela se voyait.

Puis arriva l’email. Sommes-nous conscients que nous utilisons tous les jours des outils comme l’email, les sms et WhatsAppsans trop nous poser de questions? Ces outils digitaux sont pourtant si éloignés d’un échange oral. Vous pouvez prononcer un «merci» de 1001 manières, cela se voit et s’entend. Pour écrire un merci, difficile de varier beaucoup. Sauf si vous prenez le temps d’y ajouter quelques mots personnels, tels que «Merci, Gérard, ton geste me touche…».
Vous l’avez déjà pensé lorsque vous lisez des réponses que vous recevez. Certains font ce qu’il faut faire, d’autres expriment leur joie et prennent quelques instants de plus pour vous. Ces instants de plus, dont tout le monde dispose, sont les gouttes qui arrosent nos relations. Quelle joie de les recevoir, de les percevoir!

Faites la différence

Vous avez déjà reçu les emails signés «Meilleures salutations / freundliche Grüsse / best regards» dans la signature. Pensez à l’iceberg. 1/7 du message est «Je vous (te) salue», 6/7 est «je suis bien organisé, je l’ai intégré dans ma signature, même en plusieurs langues» … car «pour vous (toi), je n’ai pas le temps de les taper à la main.»
J’exagère? Certes, c’est même mon rôle. Comme celui de votre inconscient qui vous protège, qui capte très bien ce genre de différences, de nuances. Vous n’avez pas le temps? Qu’allez-vous alors récolter dans votre jardin, ayant si peu de temps pour l’arroser?

Rudolf Klaus, L’Incontournable du Réseautage Productif
rudolf.klaus@rkls.ch, www.rkls.ch